Raspoutine by Enden Michel de

Raspoutine by Enden Michel de

Auteur:Enden, Michel de [Enden, Michel de]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Biographie
Éditeur: Fayard (Librairie Arthème)
Publié: 1991-06-11T22:00:00+00:00


Le cas de B. W. Sturmer s'apparente à celui de Khvostov. En lui nous voyons un bureaucrate de l'ancienne école qui a été gouverneur de province, directeur au ministère de l'Intérieur et qui siège depuis 1904 au Conseil d'Empire où il fait partie du groupe de la droite. On ne sait pas pourquoi – car au fond il n'a jamais fait réellement ses preuves – il avait la réputation d'un homme à poigne sachant en même temps manier adroitement les milieux libéraux. A ce titre, il fut plusieurs fois proposé pour des postes de haute responsabilité. En 1904, après l'assassinat du ministre de l'Intérieur Plehve, il avait été question pour lui de devenir son successeur421. En 1908, il fut le candidat de la droite, quasi unanime, au poste de président du Conseil422. En 1913, lorsque le gouvernement envisageait, afin de résoudre la crise municipale de Moscou, la possibilité de désigner d'office le maire de la seconde capitale de l'Empire, c'était Sturmer que le tsar croyait le plus apte à s'acquitter de cette tâche423. Il ne s'agissait donc pas d'un intrus dans les hautes sphères gouvernementales, mais de quelqu'un sur qui reposaient les espoirs d'un certain nombre de tenants du régime, bien que ce fussent les représentants de leur aile la plus conservatrice. En attendant son heure, Sturmer tenait un salon où il réunissait des hommes politiques partageant ses idées424. Il fallait encore que son nom fût de nouveau mis en avant, et c'est ici que se manifesta l'intrigue qui lui facilita l'accès du pouvoir.

Diverses indications permettent de croire que ce fut en fin de compte le métropolite Pitirim qui emporta la décision du tsar de nommer Sturmer, lors de sa visite au G.Q.G. à la mi-janvier 1916. Lui-même semble avoir été conseillé par un certain Manassévitch-Manouïlov qui, connaissant depuis longtemps l'intéressé, voulait se ménager une place dans son entourage, une fois ce dernier devenu président du Conseilq.

Nous voyons ici la réunion des efforts de plusieurs personnes dont chacune, en essayant d'attirer l'attention du souverain sur le candidat de son choix, avait en vue ses propres intérêts. Mgr Pitirim caressait des projets de réorganisation de la vie ecclésiale et espérait pouvoir les réaliser par la réforme de la paroisse. Sturmer s'étant occupé dans le passé des problèmes religieux, le métropolite voyait en lui un allié et obtint effectivement, avant d'entreprendre ses démarches auprès de l'empereur, sa promesse de le seconder dans son action. L'un et l'autre approchèrent le « staretz » pour obtenir son appui. Ainsi, le nom de Sturmer apparaît-il, dès le 4/17 janvier 1916, dans les lettres de l'impératrice426.

Raspoutine paraît avoir accordé son appui à ces projets un peu à contrecœur. Nous voyons, en effet, la tsarine dire à son époux qu'il conseille « de prendre Sturmer provisoirement ». (9/22 janvier 1916.) Nicolas Il semble avoir eu d'abord quelques hésitations427, mais il s'enflamma bientôt pour ce candidat auquel il avait déjà songé plusieurs fois. Quoique cela pût paraître étonnant, étant donné les réactions unanimement défavorables provoquées par la nomination



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